Un commentaire récent sur notre projet a soulevé une question fondamentale, sans doute la plus importante de notre siècle : que faire face à une technologie qui, comme l’IA et la robotique, semble promettre la fin du travail tel que nous le connaissons ?
L’analyse est lucide : l’automatisation vise, à terme, à éliminer le travail de subsistance. Face à cela, le commentateur présente deux issues possibles : une utopie improbable où l’on « paierait les gens à ne rien faire », ou un cauchemar très probable : un « féodalisme 2.0 » où une petite élite propriétaire de la technologie contrôlerait une masse de citoyens devenus inutiles.
Ce lecteur a raison sur le diagnostic. Il a raison sur le risque. Et c’est précisément parce que je partage cette analyse que le Projet Phénix a été conçu.
Le Projet Phénix n’est pas un projet qui regarde le passé en s’accrochant désespérément au « plein emploi » du XXe siècle. C’est un projet qui organise la transition vers le monde du XXIe siècle, pour éviter le cauchemar du « féodalisme 2.0 ».
Voici comment.
1. L’Antidote au Féodalisme : Faire de Chaque Citoyen un Propriétaire.
Le risque du « féodalisme 2.0 » est la concentration extrême du capital (les IA, les robots, les données) entre les mains d’une minorité. Si seule une élite possède les moyens de production, alors elle contrôlera le reste de la population.
Notre réponse est l’arme anti-féodale par excellence : le Fonds Souverain (FSRA).
Le FSRA n’est pas un simple outil financier. C’est un mécanisme qui va capter une partie de la richesse immense créée par l’automatisation et l’IA pour la redistribuer à tous les citoyens. En abondant le Fonds avec les excédents et une taxation sur les très hautes successions, nous créons un patrimoine collectif.
Lorsque le Fonds versera un Capital de Départ Citoyen à chaque jeune, nous ne créerons pas des assistés. Nous créerons une nation de propriétaires, d’actionnaires de la réussite du pays. Nous donnons à chacun les moyens de devenir un acteur de cette nouvelle économie : créer son entreprise, investir, se former, acquérir son logement. C’est l’exact opposé de la servitude féodale.
2. Le Travail n’est pas Mort, il se Transforme : Le Rôle du Revenu de Base Actif (RBA).
L’erreur est de croire que la fin du « travail de subsistance » signifie la fin de toute « activité ». Les besoins humains sont infinis : l’éducation, le soin aux personnes âgées, l’artisanat, la culture, le lien social, la protection de l’environnement… Ces activités, que l’IA ne pourra pas remplacer, sont aujourd’hui sous-valorisées.
Le Revenu de Base Actif (RBA) n’est pas un moyen de forcer les gens à accepter des « bullshit jobs » automatisables. C’est un levier pour faire de la période d’inactivité une période de transition et de valorisation.
Les 15-20h d’activité conditionnant le RBA ne sont pas du travail forcé. Elles peuvent être :
- De la formation aux nouveaux métiers de la tech, de l’écologie, du service.
- Du service civique auprès des associations, des personnes âgées.
- Du temps dédié à la création de sa propre entreprise.
Nous ne subventionnons plus l’inactivité, nous investissons dans la compétence et l’utilité sociale de nos citoyens. Nous les rendons plus forts face aux mutations, pas plus dépendants.
Conclusion : Nous ne Subirons pas l’Avenir, Nous allons le Bâtir.
Le commentateur a raison : laisser faire la technologie sans projet politique nous mène tout droit à une société de serfs numériques.
Le Projet Phénix est un projet de souveraineté. Pas seulement la souveraineté de nos frontières, mais la souveraineté de l’Homme sur la machine.
Il refuse l’utopie naïve d’un monde sans contribution, qui serait un monde sans sens.
Il combat activement la dystopie d’un monde de servitude, en démocratisant la propriété du capital.
C’est une troisième voie. Une voie de réalisme, de courage et de responsabilité. Nous n’allons pas subir le « féodalisme 2.0 ». Nous allons bâtir ensemble une République de citoyens-propriétaires.