Le Projet Phénix n’est pas un simple programme de réformes pour les cinq prochaines années. C’est un plan pour rebâtir la France sur des fondations solides, capables de résister aux tempêtes du présent et, surtout, de nous préparer aux tsunamis de l’avenir. La mesure la plus emblématique de cette vision à long terme est le Fonds Souverain « Héritage France » (FSRA), dont la pleine maturité est conçue sur 40 ans.
Pourquoi 40 ans ? Parce que c’est l’horizon de temps nécessaire pour préparer notre pays à la plus grande transformation de l’histoire de l’humanité depuis l’invention de l’agriculture : la révolution de l’Intelligence Artificielle.
1. Le Tsunami Silencieux : L’IA et la Fin du Travail tel que nous le Connaissons
Nous devons regarder la vérité en face. Les experts les plus sérieux estiment que d’ici 40 ans, près de 80% des emplois que nous connaissons aujourd’hui auront disparu ou seront si profondément transformés qu’ils seront méconnaissables. Contrairement aux révolutions industrielles passées qui remplaçaient la force musculaire, l’IA remplacera la force cognitive. Des millions de postes dans la logistique, l’administration, la comptabilité, le droit, et même la médecine, seront automatisés.
L’idée d’un « plein emploi » permanent, dogme du XXe siècle, deviendra une illusion. Il n’y aura tout simplement plus assez de travail, au sens traditionnel du terme, pour occuper toute la population active.
Dans ce contexte, le débat politique actuel est tragiquement obsolète. Écoutez nos dirigeants : ils nous parlent de faire venir des centaines de milliers d’immigrés pour occuper des emplois et financer les retraites d’une population qui vieillit. C’est un raisonnement du passé, basé sur un monde qui est déjà en train de mourir. À quoi bon faire venir de la main-d’œuvre pour des emplois qui n’existeront plus demain ?
2. Le FSRA : L’Arche de Noé pour la Société de Demain
C’est ici que le FSRA prend toute sa dimension. Il n’est pas seulement un outil pour sauver nos retraites par répartition. Sa vocation ultime est de préparer cette transition vers un monde post-travail.
En capitalisant pendant 40 ans les fruits de nos efforts, de notre rigueur et de notre intelligence collective, le FSRA deviendra un patrimoine national si colossal que ses revenus permettront de financer ce que j’appelle un « Dividende Citoyen ». Un revenu passif, versé à chaque Français, non pas comme une aide sociale, mais comme le juste retour sur l’investissement du capital de la Nation. C’est la version moderne et réaliste du revenu universel.
Ce Dividende Citoyen changera tout. Il assurera à chacun un socle de sécurité et de dignité, que l’on ait un emploi traditionnel ou non. Il mettra fin à la course effrénée après l’argent pour la simple survie.
3. Le Paradoxe de la Réussite : La France, Eldorado et Forteresse
Soyons lucides. Une France où chaque citoyen touche un revenu, qu’il travaille ou non, deviendra instantanément l’eldorado de la planète. Des centaines de millions de personnes, légitimement en quête d’une vie meilleure, voudront leur part du gâteau.
Le dire n’est pas du racisme, c’est du bon sens le plus élémentaire. Un bateau de sauvetage, pour pouvoir secourir qui que ce soit, doit d’abord garantir sa propre flottabilité. Aucune nation au monde, pas même la nôtre, ne peut accueillir toute la misère du monde.
C’est pourquoi la maîtrise totale de nos frontières et une politique d’immigration choisie et drastiquement limitée ne sont pas des options, mais la condition absolue de la survie de ce projet. Le Dividende Citoyen est l’héritage de la Nation française, financé par l’effort de la « Génération Pivot ». Il est destiné à ses enfants. Protéger ce trésor pour le transmettre est un devoir impérieux.
Notre rôle n’est pas d’ouvrir nos portes en grand, mais de montrer la voie. En réussissant cette transition, nous pourrons offrir au monde un modèle viable, une piste à suivre pour que chaque nation puisse, à son tour, bâtir son propre fonds souverain et assurer l’avenir de son peuple.
4. L’Horizon : Une Renaissance du Temps et du Sens
Quel est le but final de tout cet effort ? La liberté.
Une fois libérés de l’unique angoisse de la subsistance, que feront les Français ? Ils créeront. Certains se tourneront vers l’art, le mécénat, la science. D’autres s’investiront dans des associations, dans l’aide à leur communauté. Beaucoup se recentreront sur l’essentiel : leur famille, l’éducation de leurs enfants, le soin apporté aux aînés. Certains voyageront, apprendront, exploreront. D’autres, enfin, exerceront ce « droit à la paresse » que Paul Lafargue appelait de ses vœux, non pas par oisiveté, mais comme une forme de contemplation et de reconstruction de soi.
La fin du travail obligatoire n’est pas la fin de l’activité, c’est le début de la vocation.
Voilà la vision à long terme du Projet Phénix. Il ne s’agit pas seulement de gérer la France, mais de la réinventer. Il s’agit d’utiliser la rigueur d’aujourd’hui pour acheter la plus précieuse des richesses de demain : le temps de vivre.
La classe politique actuelle, obsédée par la prochaine élection, a le regard fixé sur le très court terme. Elle est devenue incapable de prendre les décisions courageuses qui engagent l’avenir. Je suis conscient que les efforts que je demande aujourd’hui seront difficiles, peut-être même impopulaires auprès de certains.
Je ne serai probablement pas là pour voir l’aboutissement de cette vision, et c’est sans doute l’un de mes successeurs qui récoltera les fruits de ce travail. Mais cela n’a aucune importance. Un véritable homme d’État ne pense pas à la prochaine élection, mais à la prochaine génération. C’est cet avenir que je veux bâtir pour nos enfants.